•    Cela fait quatre ans que Caren est revenue vivre à Belle Vie. Depuis, elle s'occupe de l'administration de cette ancienne plantation transformée désormais en musée historique à la gloire de la canne à sucre. C'est que cet endroit n'a aucun secret pour elle. Elle y a passé toute son enfance lorsque sa mère était la cuisinière du domaine et ses ancêtres sont d'anciens esclaves affranchis au lendemain de la guerre de Sécession.

       Alors, après des études de droit avortées et un ménage raté, elle s'est naturellement installée ici avec sa petite fille Morgan, et les Clancy, propriétaires des lieux lui ont proposé de gérer le site. Tâche qu'elle accomplit avec ferveur entre les visites de groupes, les spectacles et reconstitutions historiques, les mariages et séminaires dont Belle Vie est souvent le cadre.

       Tout se passerait donc bien sous le ciel de Louisiane s'il n'y avait la présence de plus en plus envahissante de Groveland Farms, société qui exploite les champs de canne à sucre en bordure du domaine. Une entreprise avide d'expansion qui aimerait bien racheter Belle Vie pour la raser et étendre son territoire. L'emploi en outre d'une main-d'oeuvre sud-américaine sous payée et exploitée irritent les travailleurs locaux, noirs et pauvres, qui voient là leur source de revenus se tarir.

       La situation se tend davantage lorsque Caren découvre un matin lors de sa tournée d'inspection le corps d'Inès Avalo, une saisonnnière hispanique, assassinée près de l'ancien quartier des esclaves. Donovan un employé de Belle Vie est suspecté mais Caren ne croit pas en sa culpabilité.

       L'enquête qui démarre va la replonger dans son passé, dans celui de Belle Vie, et faire remonter à la surface des faits troublants enterrés depuis longtemps.

    (Livre disponible chez Gallimard au prix de 22,50 euros)

      


  •    Quand on se sent différent des autres, comment peut-on réussir à vivre dans un endroit où la tolérance est proche de zéro ? C'est la question qui hante jour après jour le jeune Eddy confronté au regard désapprobateur des habitants du village où il réside, et à celui des membres de sa propre famille.

       C'est qu'avec une voix bien trop aigüe, des mains qui s'agitent bizarrement quand il parle, et une démarche fort peu académique, il ne passe pas inaperçu. Et tout le monde de s'interroger sur sa virilité et son orientation sexuelle. Surtout dans ce petit coin de Picardie où la pauvreté, le chômage et le racisme alimentent la violence, le machisme, et le rejet de ceux qui n'adhèrent pas à ces valeurs. C'est qu'ici il faut être un dur, faire le coup de poing, et montrer qui on est.

       Alors forcément Eddy souffre dans cet environnement où les homosexuels sont raillés et traités de tous les noms. Et il doit constamment prendre sur lui les moqueries et les actes de mépris dont il est fréquemment la victime. Au point de devoir jouer un double-jeu pour éviter la honte, le dégoût, l'opprobe ou l'isolement.

       Il s'intéresse au foot pour donner le change, fait lui aussi des blagues salaces sur les "sales pédés", boit parfois plus que de raison. Extrême concession, il sort même avec Laura puis Sabrina pour montrer que, comme tous les jeunes garçons de son âge, le sexe féminin le titille.

       Mais il se sent de plus en plus mal au fond de lui-même. Et la fuite dans un internat loin de chez lui semble être la seule solution pour qu'Eddy puisse enfin vivre la vie qu'il souhaite au grand jour.

    (Livre disponible chez Seuil au prix de 17 euros) 


  •    C'est un été qui s'annonce prometteur pour Erik. Pour la première fois, il passe ses deux mois de vacances dans une maison familiale au bord d'un lac à Tibériade, avec son grand frère Henry et son ami Edmund. Nous sommes en Suède au milieu des années soixante, et cet été qui s'ouvre pourrait bien être celui de tous les possibles.

       C'est qu'à quatorze ans, comme tous les adolescents du monde, il aspire à la découverte de la liberté. Alors avec Edmund, entre les longues balades en vélo, les baignades interminables sur le lac, les horaires choisis pour le lever et le coucher, c'est un début de bonheur qui s'installe. Au point de penser que cet été est peut-être le plus génial qu'il a jamais vécu.

       Un sentiment renforcé lorsque Henry revient un soir avec sa conquête du moment, la superbe Eva Kaludis. Eva n'est pas une inconnue. Elle n'est autre que leur professeur, véritable beauté blonde et fantasme numéro un d'Erik et de ses camarades. Que tout le monde surnomme Kim Novak, en référence à son physique avantageux proche de celui de l'actrice américaine.

       Malheureusement la plénitude de cet été magique vole en éclats lorsqu'un meurtre est commis près de là.

       Le corps de Bertil Albertsson, star du handball suédois, est retrouvé sur un parking jouxtant leurs terres. Henry est soupçonné puis incarcéré par l'inspecteur Lindström qui en fait son principal suspect. C'est qu'Eva était la petite amie officielle du joueur et que celui-ci avait parfois la main lourde sur elle.

       L'été s'interrompt brutalement sur ce fait-divers et Erik doit rentrer, à regret, prématurément chez lui.

    (Livre disponible chez Seuil au prix de 20 euros)

      


  •    Mario Yurkievich, dit Monsieur Y, est intimement persuadé que ses heures sont comptées. Il pense qu'il lui reste tout au plus quelques jours si la providence les lui accorde. Avec surprise il se réveille tous les matins alors qu'il croit à chaque fois que sa dernière nuit est arrivée. C'est qu'avec le catalogue des maladies que traîne son corps, il devrait déjà être six pieds sous terre depuis longtemps. Evidemment, tout cela pose de sérieux problèmes quant à l'exécution du contrat pour lequel il a été grassement payé. Eliminer Eduardo Blaisten de la surface du globe.

       Car oui, Monsieur Y est tueur à gages. Et chaque fois qu'il est en mesure d'arriver à ses fins, sa carcasse s'en mêle, se rappelle à son bon souvenir et lui balance au visage son état de souffreteux chronique.

       Cela fait tout de même plus d'un an que Monsieur Y est sur cette affaire et il serait peut-être de bon ton d'y mettre enfin un terme. Car Monsieur Y est un professionnel qui a le sens de l'éthique et qui met un point d'honneur à vouloir respecter ses engagements avant de trépasser définitivement.

       Sauf que Monsieur Y, non content d'être un hypocondriaque né, est aussi affublé d'une malchance congénitale. Quand ce n'est pas une crampe qui le paralyse alors qu'il s'apprête à appuyer sur la gâchette, c'est une crise de narcolepsie qui l'empêche de verser de l'arsenic dans le verre de sa victime. Et dans le métro, c'est une phase de panique aiguë qui le tétanise au moment où il se retrouve en bonne position pour pousser sa proie sur la voie.

       Comment va-t-il pouvoir accomplir sa mission alors que la déveine et la maladie ne le laissent pas un instant tranquille ?

    (Livre disponible chez Les escales au prix de 21,50 euros)

      


  •    Cela fait quinze ans que chaque matin Guylain se rend, la mort dans l'âme, embaucher à la Stern pour une nouvelle journée de travail. Là, il retrouve la machine sur laquelle il passe ses journées et qui souvent hante ses cauchemars. La Zerstor 500. Un mastodonte d'acier de près de onze tonnes qui réduit les livres invendus à l'état de pâte à papier informe.

       Lui, l'amoureux des mots, des belles lettres, doit se résoudre à endurer cette destruction massive, ce carnage programmé des objets qu'il chérit le plus au monde. Tout cela sous les yeux d'un patron inflexible qui se moque bien des ouvrages envoyés au pilon et qui ne pense qu'à la bonne santé de son chiffre d'affaires.

       Alors pour égayer un quotidien bien maussade, mettre des couleurs sur une existence si terne, Guylain a trouvé une jolie thérapie.

       Chaque jour, en cachette, il prélève quelques pages que le monstre broyeur n'a pas totalement anéanties et a presque recrachées en l'état. Il les fait sécher dans son modeste appartement et les lit à haute voix le lendemain matin dans le RER. Dans la rame de 6h27, sous le regard bienveillant des passagers. Dont certains deviennent des habitués et attendent ses prestations avec impatience.

       Ainsi au hasard de ce qu'il a pu sauver la veille, il arrive qu'une recette de cuisine côtoie le dénouement d'un roman policier, qui lui-même peut être suivi d'un récit de voyage, auquel il n'est pas rare que succèdent les lignes d'un poème étranger.

       Un matin, il découvre à la place qu'il occupe habituellement dans le wagon pour ses lectures publiques une clé usb. Elle va l'emmener dans une aventure qu'il n'avait pas pensé vivre un jour.

    (Livre disponible chez Au Diable Vauvert au prix de 16 euros)






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