•    En ce 23 avril 2011, Emile assiste au dernier voyage de son père. Celui qui doit l'emmener de vie à trépas. Dans quelques heures, André Choulans ne sera plus qu'un souvenir. Douloureux. Et ce sera la fin d'une drôle de relation entre Emile et son paternel. Achevée dans cette salle austère et vide du crématorium. Sous ses yeux et ceux de sa mère.

       C'est qu'il n'a jamais vraiment su qui était réellement son géniteur. Le voyant traîner toute la journée à la maison, où aucune famille ni amis n'étaient invités à pénétrer. Et il ne put jamais renseigner ses professeurs à l'école sur la profession de son père. Qui se fit passer tantôt pour un agent secret, un ancien prédicateur, un éminent compagnon du Général de Gaulle, un membre fondateur des Compagnons de la Chanson, un grand footballeur qui refusa de faire carrière, l'instigateur du nouveau franc, etc... Et la liste des compétences et des emplois ou fonctions présumés de son père est loin d'être exhaustive.

       Sauf qu'Emile fut plus d'une fois entraîné dans ses délires. A son corps défendant ou non. Et surtout sans pouvoir protester car son père avait la main lourde. Et n'hésitait pas à le réveiller en pleine nuit pour un entraînement militaire. Ou à l'enfermer dans une armoire pour le punir. Il dut lui aussi se faire passer pour un espion, un membre de l'OAS, de la CIA, et croire dur comme fer au projet de son père d'assassiner de Gaulle, coupable d'avoir abandonner l'Algérie. 

       C'est qu'à douze ans on est influençable et son père pouvait tout lui faire gober. Même qu'il avait un oncle, Ted, membre des services secrets américains, garde du corps de Kennedy, et qui veillait dans l'ombre sur leur protection.

       Heureusement Emile grandit. Et devenu adulte en a une, lui, de profession. Il devient restaurateur de tableaux. Ou grouillot pour son père. Laissant toutes les mythomanies de son paternel enfin derrière lui.

    (Livre disponible chez Grasset au prix de 19 euros)  


  •    Adam est un type sans histoires. Surtout depuis que sa carrière professionnelle s'est désagrégée. Ancien rédacteur d'une revue littéraire qui a mis la clé sous la porte, auteur d'un unique roman qui n'a pas eu de suite, il est devenu homme au foyer. Et s'en contente. S'occupant de ses deux petites filles pendant que son épouse enseigne à l'université du coin.

       Aussi qu'elle n'est pas sa surprise de tomber un jour sur Conner Joyce dans sa petite ville de Bloomington, dans l'Indiana. Ecrivain à succès de livres policiers, Conner doit faire une lecture publique dans une librairie locale. Et reconnait aussitôt Adam qui avait fait de lui un portrait élogieux dans sa revue il y a de cela quelques années. Ils n'ont pour autant jamais été très proches l'un de l'autre. Alors quand Conner le prend pour confident et lui raconte une histoire improbable qui vient de lui arriver, Adam demeure perplexe.

       Il lui explique qu'un certain Dexter, riche homme d'affaires féru de littérature, lui a proposé plus de deux millions de dollars pour qu'il lui écrive un livre dont il serait l'unique lecteur. Qui ne serait donc jamais publié, destiné à ne figurer que dans sa bibliothèque privée. Affirmant que d'autres géants de la littérature américaine ont accepté cette offre avant lui : Salinger, Pynchon, Mailer...

       Adam ne sait qu'en penser et surtout que conseiller à Conner qui lui demande pourtant quelle attitude adopter. Doit-il le pousser à accepter cette commande, certes bien payée, mais de la part d'un homme dont ils ne savent rien ? Dont on ne sait d'où provient la fortune ? Quelles en seront les conséquences ou les suites, car tout cela doit rester top-secret ?

       Et surtout, pourquoi Conner l'embarque-t-il avec empressement dans cette histoire où il n'a rien à voir ?

    (Livre disponible chez Super 8 éditions au prix de 20 euros)

      


  •    Léonard Peacock a une façon bien particulière de vouloir fêter son dix-huitième anniversaire. En ce jour d'habitude plutôt joyeux, il a décidé d'en finir avec l'existence. Il va d'abord s'atteler à rayer de la carte son ancien meilleur ami, Asher Beal, devenu au fil du temps une brute qui terrorise pas mal de monde au lycée, et se suicidera ensuite avec une arme ayant appartenu à son grand-père.

       C'est que dans la vie de Léonard les motifs de joie sont une denrée rare. Et il a trop souvent l'impression de ne servir à rien.

       Son père, alcoolique notoire et joueur patenté, a abandonné le domicile conjugal et a émigré au Venezuela. Quant à sa mère, elle délaisse semaine après semaine son fils pour se consacrer à sa carrière de styliste à New-York. Laissant Léonard se débrouiller seul dans leur maison de Philadelphie. Tellement obnubilée par son métier qu'elle en oublie au passage ce jour si important pour lui.

       Alors, avant de mettre son plan à exécution, Léonard décide de faire ses adieux aux quatre personnes qui ont le plus compté pour lui. En leur faisant à chacune un cadeau. Destiné à atténuer la peine qu'il va leur infliger.

       Un chapeau en feutre pour Walt, son voisin, avec qui il aime regarder les classiques du cinéma noir. Une chaîne en or ornée d'une croix pour Lauren, jolie petite militante chrétienne qui a essayé de le convertir. Baback, son ami d'origine iranienne, pianiste émérite, à qui il offre un chèque conséquent pour lui permettre d'entrer à l'université. Enfin la médaille de guerre de son défunt grand-père à son professeur préféré, Herr Silverman.

       Léonard avait tout planifié de A à Z, sans regrets et sans peur. Mais il n'avait pas imaginé qu'un grain de sable pouvait au dernier moment venir enrayer sa funeste mécanique.

    (Livre disponible chez Robert Laffont au prix de 16,90 euros)   






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