•    Fuir, encore et toujours. Tel est devenu le credo dans la vie d'Alice. Quelques mois par ci, quelques mois par là. Une course effrénée de ville en ville. Sans se laisser le temps de s'installer, de se faire des amis, de se construire des souvenirs. Et ce depuis six ans. Et sa première fuite. Du domicile familial. A l'âge de quinze ans. Suite à la mort accidentelle de son petit frère Jason, quatre ans. Dont elle avait la garde lorsque ses parents s'absentaient. Et qui un soir, profitant d'un instant d'inattention d'Alice, s'est enfermé pour jouer dans le sèche-linge. Qui s'est mis en route. Arrachant le petit garçon à Alice et à ses parents. 

       Un sentiment de culpabilité trop fort pour la jeune fille. Alors elle est partie. Vivant depuis dans une errance permanente. Passant d'un petit boulot à un autre. De motels minables en chambres insalubres. Noyant son désespoir dans l'alcool et l'ivresse quotidienne. 

       C'est d'ailleurs après une énième soirée arrosée qu'elle se réveille un matin dans le lit de Terry, le patron de la boîte de strip-tease où elle est barmaid. Sauf que celui-ci a trépassé pendant la nuit. Sûrement victime d'une overdose. Alors qu'Alice est sur le point de quitter discrètement les lieux, elle découvre sur une table un sac rempli d'argent. Une somme telle qu'elle pourrait lui permettre de changer radicalement de vie. De laisser définitivement derrière elle le chaos qu'elle traîne depuis si longtemps. 

       Elle hésite puis décide finalement d'emmener le magot. Sans savoir que cet argent est celui d'un truand peu enclin à laisser quelqu'un lui subtiliser son bien. Il se met dès lors sur les traces d'Alice. Bien décidé à récupérer ce qui lui appartient. 

    (Livre disponible chez Gallmeister au prix de 21,30 euros)


  •    Milan, haut lieu de la création vestimentaire. La saison des défilés de mode bat son plein. Et l'événement, retransmis en direct par la télévision italienne, est celui de la star incontestée de la profession Adriano Varaldi. Qui a mis les petits plats dans les grands pour sa présentation. Mais au moment de clore son défilé, lorsque le maître monte sur scène pour saluer le public, un coup de théâtre se produit. Un top model placée juste derrière lui s'écroule. Abattue par un tireur embusqué. C'est la panique. Et le spectacle qui se voulait grandiose se termine dans le chaos et la confusion la plus totale. 

       L'inspecteur Ferraro est chargé de l'enquête. De découvrir qui a voulu assassiner Varaldi. Car pour tout le monde il est clair que c'est le styliste qui était visé. Il ne doit la vie sauve qu'au fait de s'être baissé pour recevoir un bouquet de fleurs au moment du tir fatal. 

       Deux pistes se dégagent assez vite. Celle d'un dealer de cocaïne, substance dont Varaldi est un grand consommateur, qu'il a humilié en public il y a peu. Et qui l'a très mal pris. Au point de vouloir peut-être se venger. Ainsi que celle d'un règlement de comptes possible d'un jeune créateur de talent, que Varaldi a accusé d'espionnage industriel. Et qui suite à ces accusations a tout perdu. Devant désormais s'exiler en Chine pour espérer relancer sa carrière. 

       Mais Ferraro doute. Et en arrive à se demander si on ne fait pas fausse route. En se focalisant uniquement sur Varaldi. Si Wendy, le mannequin vedette tuée ce jour-là sur le podium, n'était pas en définitive la véritable cible du tireur ? 

    (Livre disponible chez Métailié/Noir au prix de 21 euros)


  •    Devenir propriétaire. Un rêve auquel aspire un grand nombre d'êtres humains. A Rouvières comme ailleurs. Et ici, une résidence de haut standing, Le Mayerling, est en train de voir le jour. Avant même sa construction, les appartements se sont arrachés comme des petits pains. Quartier idéal, bon emplacement, calme garanti. Bâtie sur un ancien hôtel particulier entouré de verdure. La bonne affaire assurée malgré des prix forcément élevés. 

       Et pourtant cela se révèle être au final une catastrophe. On ne sait pas très bien ce qui se passe, mais le rêve vire au cauchemar pour les résidents. 

       La société qui a construit l'édifice fait faillite peu après la remise des clés. Privant les occupants d'un interlocuteur majeur en cas de réclamations. Surtout quand on apprend que son directeur s'est enfui en Amérique du Sud avec la caisse. Gênant quand tout semble avoir été assemblé en dépit du bon sens, et que les malfaçons commencent à se multiplier.  

       Les fenêtres gondolent, le parquet se décolle et la tuyauterie fait un boucan d'enfer. Le parking souterrain s'avère peu adapté au gabarit des voitures et l'ascenseur fonctionne quand bon lui semble. Les murs se fissurent, des blocs de béton se détachent, des immondices débordent des toilettes ou des baignoires. Sans compter que rien ne veut pousser dans le jardin de la copropriété où la terre s'obstine à rester vierge. 

       Et comme si cela ne suffisait pas, des phénomènes étranges frappent les propriétaires. Malaises en séries, maladies en cascades, chutes régulières et inexplicables dans les escaliers, agressivité anormale entres époux ou voisins, pertes ou prises de poids retentissantes, apparitions de fantômes, comportements à l'opposé de ses propres valeurs...

       C'est comme si une force maléfique avait jeté son dévolu sur Le Mayerling et ses habitants. Juste pour s'amuser à leurs dépens. D'ailleurs quelques propriétaires persuadés que le démon rode entre les murs font venir un exorciste. En vain. Alors, une solution plus radicale se met à germer dans l'esprit de certains...

    (Livre disponible chez Rivages au prix de 20 euros)

     


  •    C'est une terre indienne comme il en existe encore quelques-unes sur le territoire américain. Où, à l'aube du vingt-et-unième siècle, les Amérindiens tentent de vivre entre croyance ancestrale et modernité dans une société qui fait peu de place à ces descendants des premiers peuples. Déplacés et parqués au fil du temps par l'homme blanc avide d'expansion. Un endroit où la chasse demeure et garde un caractère sacré. Surtout dans cette partie du Dakota du Nord où la forêt et les grands espaces sont omniprésents. On s'y adonne autant pour le plaisir que pour honorer la tradition. 

       Landreaux le sait bien. Lui qui attend avec impatience chaque année l'arrivée de l'automne, synonyme de chasse au cerf. Mais alors qu'il traque ce jour-là une bête superbe, il commet une erreur fatale. Et tue le jeune Dusty, fils de son voisin et ami Peter. Le garçon de cinq ans était censé se trouver à ce moment-là dans sa chambre, chez lui, sous la garde de sa mère Nola. Qui s'effondre en apprenant la nouvelle. Car elle vient de perdre l'un de ses deux enfants. Son préféré. Il ne lui reste plus désormais que sa fille Maggie, avec laquelle elle entretient des relations difficiles. 

       Alors, pour tenter de réparer sa faute, Landreaux pousse son épouse Emmaline à accepter une solution douloureuse. Invoquant une coutume ancienne en vigueur dans les tribus indiennes, il décide de donner leur plus jeune fils LaRose aux parents endeuillés. Il espère ainsi atténuer leur peine et leur permettre de combler plus rapidement le manque de l'enfant disparu.

       Peter est circonspect mais s'incline face à Nola. Qui semble ragaillardie devant l'arrivée dans son foyer du jeune garçon, du même âge que son défunt Dusty. C'est le début de bouleversements profonds pour les protagonistes des deux familles. 

    (Livre disponible chez Albin Michel au prix de 24 euros)


  •    Michel n' a jamais été aussi heureux que ce soir-là. En ce 26 décembre 1974 où avec son frère Joseph, ils sont partis dans la nuit faire un tour en mobylette. Il aurait été plus judicieux qu'ils aillent se coucher. Car le lendemain, Joseph, trente ans, mineur à la fosse 3bis Saint-Amé de Liévin-Lens, embauche à 4h30 du matin. Et le manque de sommeil risque de se faire sentir. Mais qu'importe ! Il a voulu faire plaisir à son petit frère de seize ans. En le laissant conduire l'engin pour la première fois. Bien lui en a pris car après cette nuit, ils ne partageront plus rien ensemble. 

       Le lendemain, alors que les gueules noires sont au fond depuis presque deux heures, c'est l'accident. A 6h19 ce 27 décembre 1974, la France connait sa catastrophe minière la plus meurtrière d'après-guerre. Et la mine mangeuse d'hommes emporte avec elle 42 mineurs dans la mort. Michel est effondré. Car bien que Joseph remonte vivant de la fosse et soit transporté d'urgence à l'hôpital, son état laisse peu d'espoir à ses proches. Il s'éteint d'ailleurs trois semaines plus tard sans avoir repris connaissance.

       Le début d'une tragédie familiale pour Michel. Son père se pend un an plus tard jour pour jour après la catastrophe. Dès lors, sa mère s'empresse de quitter au plus vite cette terre maudite. Et  Sylwia, la femme de son frère, décide de rentrer définitivement chez elle en Pologne. Désormais seul, lui aussi fuit. A Paris. Où il devient chauffeur routier et tente de vivre avec ce douloureux passé auprès de Cécile, qui devient son épouse. 

       Pendant quarante ans, il s'évertue à contenir une haine qui au fil du temps, ne s'estompe toujours pas. Envers les Houillères et leur contremaître Lucien Dravelle. Coupables selon lui, pour de vulgaires questions d'économies, d'avoir bradé la sécurité des mineurs. De les avoir ainsi envoyés à une mort certaine. Un jour, n'y tenant plus, il décide de revenir sur les lieux du drame. Pour se venger. 

    (Livre disponible chez Grasset au prix de 20,90 euros)

       






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