• "QUE LA GUERRE EST JOLIE" de Christian Roux

       Larmon, petite ville de province située à une heure de Paris. Pas vraiment un décor de carte postale. Surtout depuis que le plus gros employeur du coin a baissé le rideau. En fermant ses portes l'U.V., l'usine Vinaigrier, ancienne fabrique de machine-outils, a laissé cette cité ouvrière orpheline de son fleuron. Et le quartier des Mines construit tout autour a désormais des allures de zone sinistrée. L'entretien de certaines rues n'est plus assuré, le ramassage des poubelles abandonné, et les transports en commun passent quand bon leur semble. 

       C'est pourquoi le maire, Jean-Charles Caspiani, vingt ans de pratique au compteur, a décidé de s'occuper en personne de sa rénovation. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il a choisi une méthode plutôt radicale. Pas vraiment du goût des habitants, attachés à leur quartier et opposés à ses projets. Car il souhaite tout simplement et sans aucune concertation raser les lieux. Et bâtir avec la complicité de promoteurs intéressés, un ensemble d'habitations haut de gamme censé attirer les Parisiens huppés, lassés de la capitale. 

       Alors tous les moyens sont bons pour se débarrasser de la population locale. Au mieux on lui rachète sa maison à bon prix. Au pire, en cas de refus, incendies, intimidations, harcèlement sont au programme pour la chasser sans ménagement. Un trafic de drogue est même organisé pour discréditer les occupants de l'ancienne usine, devenue au fil du temps, un lieu de création squatté par des artistes. 

       Mais la résistance s'organise. Elise crée un blog pour dénoncer les agissements de la mairie. Brahim et Odette mettent sur pied une boulangerie solidaire dans un recoin désaffecté de l'usine. Squad y multiplie en son sein des soirées de plus en plus prisées...

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