•    Jim Messenger mène une vie fade et sans relief dans la ville de San Francisco. Ce n'est pas qu'il se plaindrait de son existence. Expert-comptable, sa vie professionnelle est plutôt une réussite. Simplement, les relations sociales ne sont pas son fort. Alors pour chasser la solitude qui parfois lui pèse, il sort dîner au café Harmony plusieurs soirs de la semaine.

       C'est là qu'il la rencontre pour la première fois. Celle qu'il surnomme "mademoiselle solitude". Une femme qui, à heure fixe, mange toujours le même repas, seule, dans son coin, sans converser avec personne. Surtout, elle dégage une tristesse et une mélancolie qui le troublent.

       Subjugué il décide de faire sa connaissance. Mais elle le repousse. Fasciné, il en arrive même à la suivre pour observer l'endroit où elle réside. Là encore c'est une déception car elle ne lui offre rien. Alors il se contente de la savoir près de lui, même silencieuse et inaccessible.

       Mais un jour, elle disparaît. Bouleversé, Jim soudoye la concierge de son immeuble et accède aux modestes biens de la mystérieuse inconnue. Grâce à un livre de bibliothèque, il apprend qu'elle est originaire de Beulah, petite ville de deux mille cinq cents âmes nichée dans le désert du Nevada.

       Du jour au lendemain, il part sur les traces de celle qui a désormais un prénom, Anna. Il veut comprendre ce qui l'a poussée à se retrouver seule et désoeuvrée dans la grande cité californienne.

       Il découvre qu'Anna est suspectée d'un double meurtre. Celui de son mari, celui surtout de sa petite fille de huit ans.

       Jim ne croit pas à cette version de la vérité. Il enquête, pose des questions, harcèle de sa présence les habitants. Sauf que ceux-ci commencent sérieusement à s'agacer de l'inquisition de cet étranger.

    (Livre disponible chez Denoël au prix de 20,90 euros)  


  •    Malgré son jeune âge, une dizaine d'années, Luca n'a pas vraiment jusqu'à présent été épargné par l'existence.

       Déjà à la naissance, il a été obligé de passer deux mois en couveuse car il est né un peu trop tôt. Ensuite c'est son père qui a déserté le foyer familial laissant sa mère se débrouiller seule avec lui. Une mère qui traverse pour ne rien arranger des phases de dépression fréquentes. Sa grand-mère a bien cherché à lui apporter le bonheur recherché sauf que depuis, elle a progressivement perdu la boule.

       Heureusement, il y a Blu, son chat, compagnon de réconfort, et Andrea, son copain, avec lequel il fait les quatre cents coups, pour égayer son quotidien.

       Mais une nouvelle épreuve le frappe du jour au lendemain. La plus dure, la plus terrible. Un matin, il trouve sa mère inanimée sous les couvertures de son lit, morte dans son sommeil. Il pense prévenir Giulia, la meilleure amie de sa maman, celle avec laquelle elle partage ses joies et ses peines. Mais elle s'absente au même moment pour quinze jours de vacances.

       Et puis de toute façon, Luca décide de cacher le décès de sa mère. Il ne veut pas se retrouver dans un orphelinat froid et austère. Lui qui souffre déjà d'être orphelin de père.

       Alors il s'organise pour continuer à mener aux yeux de tous une vie en apparence normale. Il se présente tous les jours à l'école, se montre dans les magasins du quartier, salue la fleuriste du coin, va au cinéma avec Andrea et sa famille.

       Mais une question majeure se pose à lui. Jusqu'à quand peut-il agir ainsi ? D'autant que l'argent commence à manquer et que le corps de sa mère, bien que confiné dans sa chambre, dégage dans l'appartement une odeur de plus en plus forte. 

    (Livre disponible chez Presses de la cité au prix de 16 euros)


  •    La journée du quinze septembre 2012 est apparemment une journée comme les autres dans la vie paisible de Châtillon-en-Bierre, petit village d'un millier d'habitants lové entre l'Auvergne et le Morvan. Le soleil se lève comme à son habitude au dessus des champs et les premiers travailleurs se pressent pour rejoindre leur lieu d'activité.

       Mais soudain, toutes les voitures qui s'éloignent du village dans un périmètre de cinq kilomètres tombent subitement en panne. Impossible d'aller plus loin. Au même moment, on se rend compte que les télécommunications ne fonctionnent plus. La radio et la télévision n'émettent plus, Internet présente un écran vide, le téléphone et les mails n'aboutissent pas.

       Les routes ne mènent nulle part, les villages aux alentours semblent s'être évaporés, on ne peut même pas prévenir la préfecture puisque les coups de téléphone restent sans réponses. On n'a vu personne venir de l'extérieur depuis la veille et les commerçants n'ont pas été ravitaillés.

       Après la stupeur, les Châtillonnais échafaudent les hypothèses les plus plausibles.

       C'est un test du gouvernement pour évaluer la réaction d'un village et de ses habitants face à une catastrophe. C'est un canular de la télé qui n'a rien trouvé de mieux pour divertir ses téléspectateurs. C'est la faute à une tempête magnétique qui a déréglé toutes les machines.

       Mais les mois passent et la situation perdure dans le village de Châtillon-en-Bierre, qui, coupé du reste du monde, doit apprendre à vivre en autarcie replié sur lui-même.

       Il faut économiser les ressources, rationner les denrées alimentaires, et, plus que tout, combattre l'individualisme croissant qui menace l'ordre et la survie du bourg.

    (Livre disponible chez Flammarion au prix de 17 euros)


  •    Reykjavik, en Islande. Au cours de l'été 1972.

       Ce petit morceau de terre devient le centre du monde pendant quelques semaines.

       Il faut dire qu'il s'y déroule un évènement de portée mondiale. Le championnat du monde d'échecs qui oppose le tenant du titre, le russe Boris Spassky, à son redoutable challenger, l'américain Bobby Fischer. Une confrontation qualifiée de duel du siècle par les nombreux observateurs accourus des quatre coins de la planète. Forcément, en pleine guerre froide, tout affrontement entre l'est et l'ouest quel qu'il soit, politique, militaire, sportif ou amical, est scruté par la terre entière et chacun retient son souffle.

       Même Marion Briem, commissaire de police, qui a pourtant d'autres chats à fouetter que les échecs. Sa préoccupation du moment se porterait plutôt sur l'assassinat de Ragnar, jeune homme poli, gentil, un peu simplet, à la vie sans histoire, survenu dans une salle de cinéma du centre-ville.

       D'autant que les indices paraissent bien minces. Pas de mobile apparent, peu de témoins, de rares traces et empreintes exploitables. Seul le magnétophone dont la victime ne se séparait jamais et dont il se servait pour enregistrer les dialogues des films a disparu.

       Est-ce là la seule raison pour laquelle il a été sauvagement poignardé ? Aurait-il enregistré à son insu une conversation privée au risque de mettre sa vie en danger ? Et surtout, cela a-t-il un rapport de près ou de loin avec l'agitation et la tension que génère en ville le duel des maîtres d'échecs ?

    (Livre disponible chez Métailié/Noir au prix de 19,50 euros)

      


  •    Qu'arrive t-il donc à Duane, homme d'affaires avisé, citoyen respecté, mari comblé, pilier de la petite ville de Thalia au Texas, pour qu'un jour il décide de délaisser femme et enfants afin d'aller vivre seul dans une cabane en pleine forêt, à une dizaine de kilomètres de chez lui ?

       Il commence par abandonner son pick-up pour la marche à pied. Au Texas où le pétrole est roi et la voiture une seconde peau, cela ne cesse de surprendre. Surtout pour un homme qui a fait de l'or noir son fonds de commerce.

       Et le voici ensuite qui se met à nettoyer ravins et rivières des déchets laissés là par ses congénères.

       C'est l'emménagement enfin dans cette cabane, dénuée de confort et de superflu, avec pour seule compagnie la présence d'un chien.

       Forcément pour Karla, son épouse, Duane a une autre femme dans sa vie et veut divorcer. Ou alors c'est qu'à soixante-deux ans, il traverse une grave phase de dépression. Comment sinon expliquer qu'un homme aussi à l'aise financièrement, possédant une des plus belles bâtisses de la région, Président du conseil de l'école, Vice-Président de la chambre de commerce, décide de vivre en marge de la communauté comme un ermite ?  

       Lorsqu'il confie les rênes de son entreprise à son fils Dickie et qu'il démissionne de tous ses mandats, c'en est décidément trop pour Karla ! 

       Il serait peut-être temps pour lui de se reprendre et de consulter un psy avant que le chaos n'atteigne tout son entourage.

    (Livre disponible chez Sonatine au prix de 22,30 euros)