• "LA CHAISE NUMERO 14" de Fabienne Juhel

       La seconde guerre mondiale s'achève. En Bretagne comme ailleurs, voici venu le temps trouble de la libération. Où maquisards de la première heure et résistants de circonstances se mélangent dans les rues. Où les règlements de comptes pleuvent dans un simulacre de justice souvent arbitraire.

       A Saint-Brieuc, Victor Salaün, propriétaire de la Petite Bedaine, et sa fille Maria dressent les dernières tables en attendant les premiers clients du déjeuner. Soudain, une jeep de l'armée américaine fait irruption devant l'établissement. Antoine, un gars du coin, et trois acolytes en descendent et ordonnent à Maria de les rejoindre dans la cour. Là, devant une petite foule qui alertée par le bruit s'est rapidement réunie, ils lui reprochent d'avoir entretenu une liaison avec un soldat allemand.

       Ce qui est juste. Car en dépit de la guerre, de l'opposition de leurs deux peuples, des servitudes de l'occupation, Maria et le capitaine Frantz Von Hartigs se sont aimés. Sans se soucier du lendemain, ni des conséquences d'un tel acte. Mais la morale des vainqueurs réprouve ce comportement qu'elle assimile à une collaboration avec l'ennemi. Malgré la sincérité des sentiments que Maria et Frantz ont eus l'un pour l'autre.

       Alors Maria est tondue. Et voit sa belle chevelure rousse recouvrir le sol de l'auberge paternelle.

       Loin d'être abattue, Maria décide de partir en croisade. Elle couche six noms sur une liste. Six personnes qui n'ont rien fait pour empêcher cette humiliation publique. Six personnes qui vont devoir lui demander pardon.

    (Livre disponible chez La brune au rouergue au prix de 21 euros)