• "PARDONNE-MOI, LEONARD PEACOCK" de Matthew Quick

       Léonard Peacock a une façon bien particulière de vouloir fêter son dix-huitième anniversaire. En ce jour d'habitude plutôt joyeux, il a décidé d'en finir avec l'existence. Il va d'abord s'atteler à rayer de la carte son ancien meilleur ami, Asher Beal, devenu au fil du temps une brute qui terrorise pas mal de monde au lycée, et se suicidera ensuite avec une arme ayant appartenu à son grand-père.

       C'est que dans la vie de Léonard les motifs de joie sont une denrée rare. Et il a trop souvent l'impression de ne servir à rien.

       Son père, alcoolique notoire et joueur patenté, a abandonné le domicile conjugal et a émigré au Venezuela. Quant à sa mère, elle délaisse semaine après semaine son fils pour se consacrer à sa carrière de styliste à New-York. Laissant Léonard se débrouiller seul dans leur maison de Philadelphie. Tellement obnubilée par son métier qu'elle en oublie au passage ce jour si important pour lui.

       Alors, avant de mettre son plan à exécution, Léonard décide de faire ses adieux aux quatre personnes qui ont le plus compté pour lui. En leur faisant à chacune un cadeau. Destiné à atténuer la peine qu'il va leur infliger.

       Un chapeau en feutre pour Walt, son voisin, avec qui il aime regarder les classiques du cinéma noir. Une chaîne en or ornée d'une croix pour Lauren, jolie petite militante chrétienne qui a essayé de le convertir. Baback, son ami d'origine iranienne, pianiste émérite, à qui il offre un chèque conséquent pour lui permettre d'entrer à l'université. Enfin la médaille de guerre de son défunt grand-père à son professeur préféré, Herr Silverman.

       Léonard avait tout planifié de A à Z, sans regrets et sans peur. Mais il n'avait pas imaginé qu'un grain de sable pouvait au dernier moment venir enrayer sa funeste mécanique.

    (Livre disponible chez Robert Laffont au prix de 16,90 euros)