• "IREZUMI" d'Akimitsu Takagi

        Les temps sont difficiles dans le Japon d'après-guerre. Le pays se remet lentement de sa défaite militaire lors du second conflit mondial. Et les explosions nucléaires d'Hiroshima et Nagasaki, vécues autant comme des tragédies que des humiliations, sont encore dans toutes les mémoires. La société qui se construit oscille entre modernité et tradition. Une volonté d'aller de l'avant mais aussi de conserver certains vestiges du passé. 

       Et s'il est une pratique, bien qu'interdite par les autorités, qui symbolise la subsistance des valeurs traditionnelles, c'est l'Irezumi. Ce tatouage intégral qui recouvre une grande partie du corps humain et est souvent élevé au rang d'oeuvre d'art. 

       D'où un retentissement national lorsque l'on découvre le corps démembré d'une jeune femme, Kinué, dont l'assassin a volé le tronc qui est orné d'un tatouage d'une grande beauté. D'ailleurs Kinué venait juste de remporter un concours d'Irezumi grâce à lui, et c'est son père, tatoueur réputé, qui en est l'auteur. 

       Très vite l'enquête s'oriente vers le docteur Hayakawa, un célèbre collectionneur de peaux tatouées. Qu'il achète du vivant des modèles et récupère après leur mort. Soupçons qui se confirment lorsque le frère de la victime, Tsunetarô, est lui aussi découvert sans vie, la peau amputée de son tatouage.

       Mais bientôt, un troisième meurtre est commis. L'amant de Kinué est retrouvé "suicidé". Au grand désarroi de la police dont les convictions s'écroulent face à cette mort inexpliquée. 

       Alors devant le brouillard qui se densifie, on fait appel à Kyôsuké Kamisu dit "le génie". Si lui ne peut résoudre cette affaire, alors personne ne le pourra...

    (Livre disponible chez Denoël au prix de 20,50 euros)