•    Ils ont tous les deux eu des vies différentes. Des trajectoires opposées.

       Le premier a plutôt bien réussi entre une famille équilibrée, un métier stable, une situation matérielle solide. Le second, lui, a galéré. Devenu orphelin à quatorze ans, il a connu la précarité puis la prison.

       Pourtant, ils se retrouvent au même moment dans la même situation. Planqués dans un motel minable, et en fuite. Tentant d'échapper à des poursuivants implacables. La justice pour l'un, un tueur expérimenté pour l'autre.

       C'est que la propriétaire des lieux ne veut pas d'histoires dans son établissement. Et surtout pas que la police s'en approche de trop près. Alors quand elle découvre que Wild, qui est docteur, se trouve entre ses murs, elle l'expédie au chevet de Lee, petit truand blessé par balle qu'on vient de lui déposer. Ce qu'elle souhaite, c'est que le premier soigne le second et qu'ensuite ils détalent au plus vite de cet endroit.

       Sauf que Wild, médecin généraliste, n'a jamais extrait de balles d'un corps humain. Et qu'il ne compte pas commencer aujourd'hui. Alors, il propose à Lee de l'emmener chez son mentor, Sherman, docteur à la retraite, qui saura lui le soigner efficacement.

       Et les voilà partis ensemble sur les routes en direction de la maison de campagne du fameux Sherman. Bien que tout les oppose, ils font cause commune. Surtout quand Wild est reconnu par un surveillant de gare et à deux doigts de tomber entre les mains de la police. Où lorsque Joseph, le porte-flingue aux basques de Lee, retrouve leurs traces et se rapproche à grands pas.

       Il n'existe alors pour eux qu'une seule alternative. Aller le plus vite possible se mettre au vert. Et se faire à tout prix oublier du monde !

    (Livre disponible chez Albin Michel au prix de 20 euros)

      


  •    Même dans ses rêves les plus fous, il n'aurait probablement pas pensé connaître un tel destin. Lui, le chasseur de bisons. Engagé par les chemins de fer américains pour dégager les plaines du futur tracé des bovidés présents.

       Pourtant à l'Exposition universelle de Chicago, en 1893, c'est son spectacle, le Wild West Show, qui fait l'actualité. Bien avant l'architecture des pavillons proposés ou les merveilles technologiques présentées. Avec ses deux représentations par jour, c'est près de quarante mille personnes qui se pressent pour aller applaudir Buffalo Bill et sa troupe.

       Il faut dire qu'il a eu le temps de perfectionner son numéro depuis sa création une dizaine d'années plus tôt. Et de le roder sur toutes les scènes du monde. Il a même réussi à obtenir la présence du grand chef indien Sitting Bull, vainqueur de Custer à Little Big Horn, dans son équipe.

       Car c'est cela le clou du spectacle, la présence des Indiens. Ces sauvages qui ont osé menacer la quiétude de la civilisation blanche. Les combats qui se rejouent devant ces yeux éblouis enthousiasment les spectateurs. Et peu importe la liberté prise avec la réalité historique, où on présente certains massacres de l'armée américaine comme des batailles. Tant que le show demeure et rapporte.

       Les billets verts pleuvent et Buffalo Bill peut s'investir dans un second projet. Peut-être plus fou encore que le premier. La création d'une ville. Cody, dans le Wyoming.

       Il est à l'apogée de sa célébrité. Les journaux vantent ses exploits. Des bandes-dessinées popularisent son personnage. Les gamins jouent à être Buffalo Bill. L'Amérique se découvre un nouveau héros.

    (Livre disponible chez Actes Sud au prix de 18 euros)


  •    C'est le jour J, en ce 6 juin 1944, sur les plages de Normandie. Celui de l'opération Overlord. Et du débarquement. Celui de la reconquête de l'Europe par les Alliés. Celui où les 188 hommes du 9ème rangers de l'armée américaine doivent reprendre la Pointe-Guillaume aux Allemands. Un lieu stratégique pour la suite des évènements, mais aussi un des plus compliqués à attaquer. Il faut ramper à découvert sur la plage, puis arriver à un mur en béton qu'il faut faire exploser, avant d'avoir enfin la chance de pouvoir grimper sur cette falaise abrupte. Tout cela sous le feu continu de l'ennemi qui se terre dans un blockaus dominant le site.

       Autant dire qu'on pense que les pertes seront lourdes. C'est pourquoi un tirage au sort est effectué pour déterminer l'ordre de débarquement des soldats. Les premiers sont chargés de faire sauter le mur, condition préalable à la réussite de l'opération. Mais c'est au péril de leur vie. Car ceux qui tirent les premiers numéros sont quasiment condamnés à une mort certaine.

       Mais Lucky Marry n'en a que faire. Il a toujours eu la baraka pour lui. La preuve, il tire le numéro 148. Alors quand Oscar Arlington, un fils à papa, trouillard, mais immensément riche, pioche le numéro 4 et lui propose d'échanger leurs numéros pour 1,44 millions de dollars, somme réglable à la fin de la guerre, il n'hésite pas. Au pire se dit-il, Alice, sa petite-amie, récupérera l'argent et aura grâce à lui une vie facile.

       Or ce jour-là, la chance ne peut rien. Lucky réussit à faire sauter le mur mais y laisse la vie. Apprenant la mort de son bien-aimé, Alice est inconsolable. Sur un coup de tête, elle part s'installer en Australie pour se retrouver seule face à son chagrin.

     Ce n'est que vingt ans plus tard qu'elle apprend ce qui s'est réellement passé et l'accord conclu entre les deux hommes. Oscar n'a donc jamais honoré sa dette. Alice pense que la mémoire de Lucky a été bafouée. Et qu'il est mort pour rien.

       Déterminée, elle revient pour demander des comptes. Et est prête à tout pour que justice soit faite !

    (Livre disponible chez Presses de la Cité au prix de 21,50 euros) 


  •    Comment peut-on continuer à vivre quand on a côtoyé l'horreur humaine la plus abjecte ? Eté victime du plus grand génocide du XXème siècle ?

       C'est la question à laquelle Heiner tente de répondre jour après jour depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Et sa libération du camp de concentration d'Auschwitz. Les nuits sans sommeil sont monnaie courante. Les insomnies et les cauchemars peuplent son quotidien. Les souvenirs de la barbarie, omniprésents, resurgissent à tout moment. Son mariage avec Martha n'y a pas résisté. Fatiguée de devoir cohabiter avec Heiner et ses fantômes, elle est partie vivre avec leur fille loin de lui.

       Venant de Vienne, il participe en 1964 aux procès de criminels nazis à Francfort. En tant que survivant et témoin. Entre deux audiences, il s'écroule. Victime d'un malaise. Léna, traductrice, se porte à son secours. C'est le début d'un bel amour qui ne se tarira jamais. Pour elle, Heiner accepte même de venir habiter en Allemagne en dépit de son passif avec ce pays. Une grande maison en bordure de forêt abrite leur modeste bonheur et le silence semble apaiser quelque peu Heiner. Mais les souffrances psychiques demeurent.

       Dans les années quatre-vingt, ils voyagent ensemble en Pologne afin d'aider des amis d'Heiner dans leur combat contre le régime autoritaire du général Jaruzelski. Ils leurs apportent des vêtements, de la nourriture, des médicaments. C'est l'occasion pour Heiner de revenir sur place, de revoir Auschwitz, d'essayer d'exorciser un peu le passé.

    (Livre disponible chez Flammarion au prix de 21 euros)  






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