•   C'est une drôle de famille. Assurément pas comme les autres. Où la joie, la folie et l'ivresse sont permanentes. Sont érigées en normes absolues. Dans un tourbillon incessant. Où les membres qui la composent sont tous un peu fêlés, allumés, voire carrément déjantés. 

       Il y a Georges, le père, qui a gagné suffisamment d'argent dans son affaire de contrôles techniques pour véhicules, afin de prendre une retraite anticipée et de participer pleinement aux délires communs. La mère, artiste dans l'âme, tête pensante et leader du petit groupe, qui change de prénom tous les deux jours. L'enfant, qu'on autorise à sécher l'école parce que, de toutes les façons, on n'y apprend rien. Et un oiseau, baptisé Mademoiselle Superfétatoire, qui a bien pris la mesure de ces doux dingues. 

       Dans ce foyer, les soirées et les fêtes sont régulières. Car on ne conçoit pas la vie sans amusement. Ou légèreté. Ici pas de réseaux sociaux, d'internet ou de télévision, qui ne sert qu'à faire beau dans le décor. On a affaire à du divertissement direct. Où la musique, l'alcool et l'amitié coulent à flots. 

       Jusqu'au jour où la dure réalité de la vie rattrape tout ce petit monde. C'est que, pris dans l'euphorie de cette existence magique, on en a oublié de payer ses impôts. Et l'administration fiscale se rappelle au bon souvenir de nos convives. En venant réclamer des arriérés qui commencent à chiffrer. 

       C'est le retour sur terre et l'atterrissage est douloureux. On doit vendre l'appartement tant aimé, lieu de tous ces doux excès. La mère réagit mal face à cette décision irréversible. C'est le début de jours sombres où la lumière a du mal à refaire surface.

    (Livre disponible chez Finitude au prix de 15,50 euros)


  •    Harriet en a assez ! Assez que la littérature qu'elle défend ne trouve pas grâce aux yeux des éditeurs. Qui préfèrent publier les navets des stars de la téléréalité, que de vrais auteurs inconnus mais au talent indéniable. Alors régulièrement sur son blog, elle brocarde ces pseudos écrivains. Et leur succès relatif et éphémère. Préférant soutenir ceux qui élèvent les lettres à un autre niveau. 

       Critique respectée et suivie, elle décide de s'en prendre à Sepp Gregory, qui après deux émissions de télé qui ont cartonné, connait une gloire fulgurante avec son autobiographie romancée. 

       Mais oh surprise, le livre qu'elle découvre se révèle passionnant et fort bien écrit ! Pas du tout ce qu'elle pouvait imaginer venant d'un bellâtre bronzé et bodybuildé. Pour elle, pas de doute possible. Il a dû forcément faire appel à un nègre pour pondre une oeuvre de cette qualité. Et elle se fait un devoir de révéler la supercherie. En partant à la recherche de celui qui gâche son talent en écrivant pour les autres. En confrontant Sepp Gregory à son mensonge. 

       Elle les retrouve tous les deux lors d'une tournée de promotion qui passe par Los Angeles. Mais le plan qu'elle avait élaboré ne se déroule pas du tout comme prévu. Curtis lui avoue avoir rédigé le best-seller de Sepp, et c'est le début pour lui d'ennuis qui vont se révéler tragiques. Quant à Harriet, elle tombe sans s'en rendre compte peu à peu sous le charme de celui qu'elle devait ridiculiser.

    (Livre disponible chez Rivages au prix de 22 euros)


  •   Et dire que toute cette histoire commence par une plaisanterie ! En ce 16 mars 2002 dans le couvent dominicain de la place San Marco à Florence. Où Fabrizio Annunziato et un couple d'amis déambulent paisiblement entre ces murs reconvertis en musée national. 

       Fabrizio, farceur, joue à enfermer ses comparses dans une cellule monastique aux dimensions réduites. Tout le monde rit. Un peu moins Camelia dei Bardi, employée du musée, témoin de la scène, qui estime que l'on se doit de respecter un peu plus les lieux. Et décide de rendre la pareille au petit plaisantin. L'enfermant à son tour quelques instants. 

       Sauf que le jeu n'en devient plus un lorsque Fabrizio se retrouve vraiment prisonnier. Et qu'on oublie de venir le libérer. Ses amis, hilares, ont continué leur visite sans plus se préoccuper de lui, pensant qu'il a achevé sa promenade de son côté. Et Camelia, prévenue en urgence du décès soudain de son père au marché de Florence, a dû quitter précipitamment son travail. Laissant Fabrizio loin de ses pensées. 

       Le voilà donc obligé de passer la nuit sur place. Ce qu'il prend çà aussi à la rigolade. Après tout c'est dépaysant. Et cela va lui laisser du temps pour poursuivre un travail de traduction sur lequel il bute un peu. Sauf que le lendemain est un dimanche et que le musée est fermé. Ce qui prolonge d'autant plus sa réclusion. Qu'importe ! Ce qu'il n'avait en revanche pas prévu, c'est qu'une grève générale se déclenche en Italie la semaine suivante. Et que le musée, vidé de son personnel et des ses visiteurs, il soit livré à son sort.

       Finalement, après dix jours d'isolement, la porte de la cellule s'ouvre enfin. Et là, surprise, c'est lui qui désormais ne veut plus en sortir ! 

    (Livre disponible chez Editions de Minuit au prix de 12,50 euros)






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