Sa vie est au point mort et elle a l'impression d'être dans une impasse. Incapable de conserver un travail plus de quelques semaines, elle fait le désespoir de sa conseillère de pôle-emploi. D'ailleurs si elle continue sur ce chemin, elle finira par être radiée des listes. D'autant qu'elle n'est pas particulièrement motivée par les stages d'insertion ou les voies de garage qu'on lui propose.

   Alors sur un coup de tête, elle décide de quitter Le Havre et de s'inventer une nouvelle identité. Prémisses d'un nouveau départ. Elle emprunte au cinéaste Eric Rohmer le profil d'une de ses héroïnes. Elle sera désormais Bérénice Beaurivage, romancière.

   Et la voilà partie pour un autre bord de mer, Saint-Nazaire.

   Elle vit au début grâce aux modestes économies qu'elle détient et en comptant sur le système D. Ce qui n'est pas forcément difficile lorsque l'on possède un physique aussi avantageux que le sien. Et que l'on sait s'en servir.

   Puis elle rencontre l'inspecteur. Un homme qui travaille à vérifier la conformité des bateaux en construction sur les différents chantiers navals de France. Il est séduit. Elle emménage chez lui. Et le suit ensuite de Marseille à Paris en fonction des engagements qui sont les siens.

   Tout semble marcher comme sur des roulettes. D'autant qu'il prend toutes les dépenses à son compte. Mais le danger guette. Une autre femme ayant jeté son dévolu sur l'inspecteur sème le doute dans l'esprit de celui-ci. Journaliste de profession, elle est bien décidée à lui ouvrir les yeux sur l'intruse qui trône à ses côtés.

(Livre disponible chez Minuit au prix de 14 euros)

   Ces deux types forment une sacrée équipe. Malgré leurs différences. Ils se sont connus en travaillant dans les champs de roses au Texas. Et la précarité de leur condition d'ouvrier agricole les a rapprochés.

   Léonard est un vétéran du Vietnam. Grand, noir, homosexuel, il ne vit que pour l'amour de ses chiens. Hap, petit, blanc, a passé quelque temps en prison pour avoir refusé de rejoindre les rangs de l'armée américaine embourbée dans cette guerre en Asie. A la suite de quoi son épouse, Trudy, l'a plaqué sans ménagement pour un autre. Sauf qu'elle revient un peu trop souvent, au goût de Léonard, dans la vie de son pote pour y mettre le souk. Puis disparaître de nouveau. Et à chaque fois, c'est lui qui doit recoller les morceaux.

   Aussi quand elle débarque un beau matin pour leur proposer une affaire en or, Léonard sent le début des ennuis planer au dessus de leurs têtes. Alors que Hap plonge de suite pour les beaux yeux de la belle.

   Il s'agit d'un gros coup. Un million de dollars à récupérer au fond d'une rivière entourée de marécages. Butin d'un casse planqué là mais jamais retrouvé.

   Ca parait un peu trop facile pour Léonard à qui on promet 100 000 dollars pour son aide. Idem pour Hap. Car le reste du magot doit servir à Trudy et sa bande d'activistes écolos à financer leur cause.

   Et voilà Hap et Léonard partis à la pêche aux billets verts sans se douter un instant de ce qui les attend. Car au-delà du fiasco de l'aventure, c'est surtout de sauver leur peau dont il va s'agir !

(Livre disponible chez Denoël au prix de 19,90 euros) 

   Elle sort d'une limousine noire et se dirige à un endroit bien précis du parc. Elle s'agenouille, creuse la terre, puis y dépose des morceaux de pocelaine brisée. Une fois sa tâche achevée, elle s'en retourne sous le regard médusé des quelques témoins présents.

   Elle, c'est Oona O' Neill, la fille d'un des plus illustres dramaturges américains, Eugène O' Neill. Et accessoirement la femme du plus grand comique du cinéma muet, Charlie Chaplin.

   Les restes de la relique qu'elle vient d'enterrer remontent à sa première histoire d'amour. Dans le New-York des années quarante. Dans l'insouciance des belles soirées d'avant-guerre. Lorsqu'au Stork Club, une des boîtes les plus en vue de l'époque, elle rencontre Jerry Salinger.

   Salinger est un écrivain en herbe qui survit en vendant ses nouvelles aux magazines qui les acceptent. Oona est une icône de la jeunesse bourgeoise de Manhattan. Il est plutôt discret et taciturne. Elle est enjouée et rayonnante.

   Au moment où leur première soirée commune s'achève, elle glisse malicieusement dans la poche du manteau de Jerry un cendrier logoté du club. C'est le début d'une belle romance qui pourtant tournera court. C'est que la guerre rattrape Salinger et il est amené à aller combattre en Europe. Oona, elle, décide de tenter sa chance comme comédienne à Hollywood.

   Ils ne se reverront que quatre décennies plus tard. Lors d'un ultime déjeuner où le petit objet de porcelaine, symbole de leur histoire avortée, changera définitivement de mains.

   Entre-temps, Salinger sera devenu un ecrivain culte, vivant reclus dans sa propriété du New-Hampshire. Oona, épouse et mère, aura suivi Chaplin dans son exil en Suisse.

(Livre disponible chez Grasset au prix de 19 euros)

   Quelle mouche a bien pu piquer Jean Nochez pour qu'il agisse de cette manière ? Pour que ce 3 octobre sur le coup des dix-sept heures, il décide de sortir tranquillement de chez lui, laissant sur place sa femme Solange et ses deux enfants, afin de se réfugier dans l'immeuble d'en face, dans un appartement vide qui l'attend, avec vue sur son ancien intérieur et duquel il ne sortira presque plus ?

   Lui qui a toujours été un homme paisible, ordonné, sans surprises et sans histoires, serait-ce cette normalité calme qui lui pèse à la fin ? Et dans ce cas, pourquoi ne pas changer radicalement de vie plutôt que de s'enfermer entre quatre murs ?

   Son épouse avait fini par remarquer qu'il passait de plus en plus de temps dans sa boutique de Philatélie. Rentrant de plus en plus tard de son travail. Mais de là à les abandonner, elle et les petits, c'est une surprise sans nom. Surtout qu'il n'a laissé aucune explication, aucune justification. Même dans le bar où il a ses habitudes, personne ne semble savoir le pourquoi de sa disparition. Et personne pour aider Solange à retrouver sa piste, alors que si elle savait...qu'il se terre si près !

   Une de ses rares connaissances réussit à pénétrer son intimité. Il lui explique passer ses journées à contempler de sa fenêtre la rue, les gens, et à voyager grâce à un des murs de son salon qu'il a recouvert de timbres du monde entier.

   Il semble vouloir poursuivre son existence ainsi. Dans une réclusion totale et solitaire. Sauf qu'un jour, un évènement entraperçu en face, dans son ancien appartement, va le faire bondir hors de sa tanière...

(Livre disponible chez Flammarion au prix de 17 euros)

   Ils ont tous les deux eu des vies différentes. Des trajectoires opposées.

   Le premier a plutôt bien réussi entre une famille équilibrée, un métier stable, une situation matérielle solide. Le second, lui, a galéré. Devenu orphelin à quatorze ans, il a connu la précarité puis la prison.

   Pourtant, ils se retrouvent au même moment dans la même situation. Planqués dans un motel minable, et en fuite. Tentant d'échapper à des poursuivants implacables. La justice pour l'un, un tueur expérimenté pour l'autre.

   C'est que la propriétaire des lieux ne veut pas d'histoires dans son établissement. Et surtout pas que la police s'en approche de trop près. Alors quand elle découvre que Wild, qui est docteur, se trouve entre ses murs, elle l'expédie au chevet de Lee, petit truand blessé par balle qu'on vient de lui déposer. Ce qu'elle souhaite, c'est que le premier soigne le second et qu'ensuite ils détalent au plus vite de cet endroit.

   Sauf que Wild, médecin généraliste, n'a jamais extrait de balles d'un corps humain. Et qu'il ne compte pas commencer aujourd'hui. Alors, il propose à Lee de l'emmener chez son mentor, Sherman, docteur à la retraite, qui saura lui le soigner efficacement.

   Et les voilà partis ensemble sur les routes en direction de la maison de campagne du fameux Sherman. Bien que tout les oppose, ils font cause commune. Surtout quand Wild est reconnu par un surveillant de gare et à deux doigts de tomber entre les mains de la police. Où lorsque Joseph, le porte-flingue aux basques de Lee, retrouve leurs traces et se rapproche à grands pas.

   Il n'existe alors pour eux qu'une seule alternative. Aller le plus vite possible se mettre au vert. Et se faire à tout prix oublier du monde !

(Livre disponible chez Albin Michel au prix de 20 euros)